MEMORIE
DI FRANCESCO BAGGI
Communication
de Piero Crociani
---------------Texte
des Mémoires--------------------- |
-----------Commentaires de JP Perconte----------- |
1806 page 14... "Trois jours furent nécessaires pour arriver à Milan : le premier jour arrêt à Parma, le deuxième à Piacenza et le troisième jour à Milan. Arrivés, nous sommes descendus à l'auberge San Paolo. C'était un bon restaurant où se rendait une grande partie de la Garde d'honneur. A cette époque, le Corps n'arrivait pas à atteindre cent hommes. Le jour suivant, nous sommes allés nous présenter et j'ai été inscrit le premier des trois. Comme j'étais également le plus avancé en âge cela me profita peut-être pour devenir rapidemment brigadier puis maréchal des logis. La compagnie de Bologne, de laquelle nous faisions partie, se retrouva à Monza... Nous fûmes entre-temps vêtus en tout point par le très connu tailleur Galli. Les draps étaient très fins et avec les boutons tout en argent. Il y avait quatre compagnies, une avec le nom de Compagnie de Milan, la deuxième celle de Bologne de laquelle faisaient partie les habitants de Modène, la troisième de Brescia et la quatrième de la Romagne. Les Milanais étaient vêtus de rouge avec la distinctive bleu, mais c'était le grand uniforme, puisque le petit était bleu avec (page 15) distinctive rouge; le nôtre, c'est à dire celui de la deuxième compagnie, avait le grand uniforme blanc avec la distinctive bleue et le petit tout bleu; la troisième était vêtue de bleu avec la distinctive couleur sang et le petit uniforme bleu avec la distinctive sanguine; la quatrième vêtue de vert avec la distinctive rouge. Nous étions tous à cheval, alors que l'institution était de 60 à cheval et 40 à pied pour chaque compagnie composée de 100 hommes. Le commandant de la première compagnie était monsieur Gaetano Battaglia, riche marchand de peau de Milan; celui de la deuxième était le Principe Ettore Ercolani de Bologne; celui de la troisième le comte Martinengo de Brescia, vieux vétéran qui avait servi en Prusse durant la guerre de Sept Ans; celui de la quatrième était le comte Milzetti. Ces capitaines avaient tous le rang de colonel de l'Armée et faisaient la semaine le service à la Cour en tant que chambellans ou en tant qu'écuyers. Il y avait pour chaque compagnie, un lieutenant en premier et deux lieutenants en second mais ceux-ci n'avaient le grade de capitaine que lorsqu'ils passaient dans la Ligne. Il y avait en outre, un maréchal des logis en chef, un fourrier, quatre maréchaux des logis et huit brigadiers. Tous étaient casernés à San Simpliciano, chacun d'entre eux avait son cheval administré par le Gouvernement, qui donnait le fourrage, le bois et le pain ainsi que tous les objets de casernement, de très bons lits, (page 16) bonne chambre avec du mobilier passable, armement d'escadron, pistolets et carabines. La schabraque toute bleue était garnie d'argent, comme également les couvre-fontes, et les rosettes avec glands argent aux oreilles, également le filet avec les traits argent; ainsi que les rosettes des mors qui étaient en argent pur. Toute la tenue était richissime, de telle sorte que ce minuscule Corps, était le Corps de la Garde qui coûtait le plus au Gouvernement tant était le luxe... Par la suite fut ajoutée une cinquième compagnie appelée celle de Venise; le capitaine en était le brave comte Widiman, vénitien, de l'une des premières et fidèles familles de la Splendide République. Elle était vêtue de vert avec la distinctive orangée... (Page 17) Le petit équipement pouvait être selon le bon plaisir de chacun mais celui de l'uniforme consistait pour chaque garde en un grand uniforme décoré tant sur les revers, que sur les parements, le col et également les poches de derrière; le drap était du plus fin. Le gilet et les culottes courtes du même drap avec des boutons fait d'un seul jet en pur argent; des bottes hautes à la dragonne avec des éperons en argent le plus pur avec en incision l'Aigle italien; un grand chapeau bordé en point d'Espagne à trois pointes comme celui des généraux. Quand on montait la garde à pied, on mettait des guêtres noires en drap très fin. Les épaulettes étaient elles aussi décorées et portaient à gauche de grands cordons d'argent qui se laçaient à la boutonnière... Le petit uniforme était plus simple ; il avait un boutonnage à un seul rang; les boutons étaient cependant en argent, mais il était seulement décoré au col et aux parements; il avait les Aigles décorés posés sur les basques de l'uniforme. Nous avions également une redingote bleue, également décorée au seul collet. Il y avait un habit d'écurie bleu avec un bonnet de police, des culottes en peau de daim, des culottes de morlack, deux paires de culottes en fustaine (page 18) avec des boutonnières, deux paires de culottes en toile blanche, deux paires de culottes en basin fines et courtes pour l'été, qui se portaient avec les bas fins en coton; deux paires de culottes courtes en nankin qui se portaient avec les bas de soie avec les chaussures à boucle. Le grand manteau, qui se portait seulement à cheval, fixé sur le porte-manteau était en drap très fin... Ainsi était la Garde d'Honneur assujettie aux lois du Code militaire; la différence avec les autres corps de la Garde royale consistait dans l'uniforme splendide et riche et le fait de faire la garde dans l'anti-chambre du Vice-roi et enfin que tout garde d'honneur pouvait après deux années passées obtenir le grade de sous-lieutenant dans la Ligne; quand je sortis sous-lieutenant au 2ème de ligne après cinq années passées dans la Garde d'honneur, je pris l'avantage de 3 ans d'ancienneté ce qui me permit peu après de devenir lieutenant dans le Régiment... |
Compagnia di Milano Compagnia di Bologna Compagnia di Brescia Compagnia di Romagna Baggi donne en plus de grande tenue, une seconde ou petite tenue pour les 4 compagnies... C'est en effet les termes du décret de fondation du 25/06/1805. Les noms sont bien ceux des décrets, ce qui est intéressant c'est la mention d'un service particulier auprès du Vice-roi. Composition conforme au décret. Une précieuse information sur la 1ère tenue de la 5ème compagnie de Venise avec sa couleur orangée. A partir de toutes ces informations, nous avons reconstitué la grande tenue de la compagnie de Bologne (à cheval, à pied) - voir planche - Nous en avons également déduit des reconstitutions de la grande tenue pour : - la 1ère compagnie de Milan : voir planche - la 3ème compagnie de Brescia : voir planche - la 4ème compagnie de Romagne : voir planche - la 5ème compagnie de Venise : voir planche A partir de toutes ces informations, nous avons reconstitué les autres tenues d'un garde de la Compagnie de Bologne (voir planche) et procéder par analogie pour reconstituer les mêmes effets pour les autres compagnies : - la 1ère compagnie de Milan : voir planche - la 3ème compagnie de Brescia : voir planche - la 4ème compagnie de Romagne : voir planche - la 5ème compagnie de Venise : voir planche |