Les territoires composant la Lombardie autrichienne en mai 1796 …
au moment de l’arrivée des troupes françaises de Bonaparte
Nouvelle page créée le 29/03/2024
En guise d’introduction …
Que dit la correspondance de Napoléon 1er ?
AU CITOYEN CARNOT – Quartier général , Lodi , 22 floréal an IV (11 mai 1796)
« La bataille de Lodi, mon cher Directeur, donne à la République toute la Lombardie. Les ennemis ont laissé 2.000 hommes dans le château de Milan, que je vais nécessairement investir. Vous pouvez compter dans vos calculs comme si j’étais à Milan. Je n’y vais pas demain, parce que je veux poursuivre Beaulieu et chercher à profiter de son délire pour le battre encore une fois .
Bientôt il est possible que j’attaque Mantoue. Si j’enlève cette place, rien ne m’arrête plus pour pénétrer dans la Bavière; dans deux décades je puis être dans le cœur de l’Allemagne…»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796)
Par ordre du général en chef – A LA MUNICIPALITÉ DE LODI – Quartier général , Lodi , 22 floréal an IV (11 mai 1796) .
« Il est ordonné à la municipalité de la ville de Lodi de faire sur le champ, au chef de l’état-major, la déclaration par écrit des magasins en tout genre que les Autrichiens ont laissés dans la ville. Elle sommera, sous peine d’exécution militaire, les habitants de déposer à la commune, jusqu’à nouvel ordre, tous les effets qu’ils pourraient avoir recélés, appartenant aux Autrichiens .
Le général en chef est prévenu que plusieurs habitants ont retiré chez eux des prisonniers autrichiens; la municipalité les livrera sur le champ, sous les peines énoncées ci-dessus .
Si, contre l’ordre du général en chef, quelques individus employés à l’armée française se permettaient d’attenter aux propriétés des habitants, soit de la ville, soit de la campagne, la municipalité les dénoncera sur le champ au commandant de la place, qui les fera punir exemplairement.»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796)
Note JP Perconte : le commandant de la place de Lodi est le chef de brigade LORCET
Par ordre du général en chef – AU GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DE LODI – Quartier général , Lodi , 23 floréal an IV (12 mai 1796).
« Le général en chef, instruit que de plusieurs communes de la province il sort une très grande quantité de grenaille pour l’étranger , vous charge , Monsieur , de vous servir de tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour arrêter cette exportation, qui tend à faire manquer l’armée des approvisionnements qui lui sont nécessaires. Il vous rend responsable de la non exécution de cette mesure et des abus qui pourraient en résulter.»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796)
Par ordre du général en chef- AU CITOYEN VISCONTI, JUGE DE LA VILLE DE LODI – Quartier général, Lodi , 24 floréal an IV (13 mai 1796) .
« Toutes les autorités civiles établies dans le pays conquis étant provisoirement conservées, le citoyen Visconti, juge de la ville de Lodi , est autorisé à continuer ses fonctions jusqu’à ce qu’il en ait été autrement ordonné par le Gouvernement français ou par le général en chef.»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796)
AU CITOYEN FAYPOULT – Quartier général , Lodi , 24 floréal an IV (13 mai 1796).
« … Nous avons pris hier la ville de Pizzighettone; nous avons fait 300 prisonniers et pris quatre pièces de canon. Beaulieu se sauve à toutes jambes .Crémone est à la République.»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796)
AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF – Quartier général , Lodi , 25 floréal an IV ( 14 mai 1796 ).
« Après le combat de Fombio , nous poursuivîmes l’ennemi jusqu’à Pizzighettone; mais nous ne pûmes passer l’Adda . Après la bataille de Lodi, Beaulieu se retira sur Pizzighettone : nous nous y rendîmes le 22; mais il s’était déjà retiré au delà de Crémone . Nous avons aussitôt investi et attaqué la ville de Pizzighettone, qui, après une vive canonnade, a été obligée d’ouvrir ses portes; nous y avons fait 300 prisonniers et pris cinq pièces de canon de bronze.
Notre cavalerie s’est mise à la poursuite de l’ennemi. La ville de Crémone a ouvert ses portes. Toute la Lombardie appartient à la République …»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796)
AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF – Quartier général , Lodi , 25 floréal an iv (14 mai 1796) .
« Je reçois à l’instant le courrier parti, le 18 ,de Paris . Vos espérances sont réalisées, puisqu’à l’heure qu’il est toute la Lombardie est à la République. Hier, j’ai fait partir une division pour cerner le château de Milan. Beaulieu est à Mantoue avec son armée; il a inondé tout le pays environnant; il y trouvera la mort , car c’est le pays le plus malsain de l’Italie…»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796
Par ordre du général en chef – AU GOUVERNEUR DU CHATEAU DE MILAN – Quartier général , Milan , 27 floréal an IV (16 mai 1796) .
« Vous êtes cerné et hors d’état de faire une longue défense; votre armée a repassé le Mincio; toute résistance que vous feriez serait contraire aux véritables droits de la guerre.
La ville de Milan, qui doit vous intéresser à tant de titres, se trouverait compromise, si vous vous obstiniez à garder plus longtemps le fort. Le général en chef vous somme de le remettre aux troupes de la République; autrement il vous rend responsable de tous les malheurs qui pourraient affliger cette grande et belle cité, et il ne vous admettra à aucune capitulation.»
Note JP Perconte : ce document au gouverneur autrichien du Château de Milan, le lieutenant-colonel de Lamy est le second daté du 16 mai avec le Quartier général à Milan. Dans une lettre du 14 mai au duc d’Aoste, Bonaparte l’informe de son départ en soirée pour Milan. Bonaparte arrive à Milan le 15 mai 1796.
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796
AUX COMMUNES DE LA LOMBARDIE – Quartier général , Milan , 27 floréal an iv (16 mai 1796) .
« Il est ordonné aux communes de la Lombardie d’envoyer au quartier général, vingt-quatre heures après la réception du présent, leur acte de soumission et leur serment d’obéissance et de fidélité à la République française . BONAPARTE .»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796
Par ordre du général en chef – AU GÉNÉRAL DESPINOY, COMMANDANT LA PLACE DE MILAN – Quartier général , Milan , 27 floréal an IV (16 mai 1796) .
Il est ordonné au général de brigade Despinoy de rendre compte demain, au général en chef, des soixante arrondissements qui existent dans la ville de Milan, en spécifiant quel nombre d’hommes de garde civique ils peuvent mettre sur pied.
Il fera remettre au général en chef les noms, états, professions et âge de tous les officiers actuellement en activité dans la garde civique.
Il fera saisir toutes les munitions de guerre qui se trouveraient dans la ville, en ne laissant pour le service de la garde civique que 600 fusils. Il mettra les munitions à la disposition du général d’artillerie .
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796
AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF – Quartier général , Milan , 28 floréal an IV (17 mai 1796) .
« Le pavillon tricolore flotte sur Milan, Pavie, Côme et toutes les villes de la Lombardie. Le château de Milan est cerné de tous côtés. Il renferme 3,000 hommes de garnison . On forme à Tortone un équipage de siège Dès l’instant que notre artillerie sera arrivée, le château sera pris .
L’armée autrichienne est au delà du Mincio. Elle a déjà reçu 6,000 hommes de renfort; elle en attend encore 10.000, qui sont en route. Cela ne fera qu’accroître la gloire des armées de la République.
Milan est très-porté pour la liberté; il y a un club de 800 individus, tous avocats ou négociants. Nous allons laisser exister les formes de gouvernement qui sont en usage; nous changerons seulement les personnes, qui, ayant été nommées par Ferdinand, ne peuvent mériter notre confiance .
…
Si ce peuple demande à s’organiser en république , doit-on le lui accorder ? Voilà la question qu’il faut que vous décidiez et sur laquelle il serait bon que vous manifestassiez vos intentions. Ce pays-ci est beaucoup plus patriote que le Piémont; il est plus près de la liberté. BONAPARTE .»
(correspondance de Napoléon Ier – an IV 1796
La Raccolta degli Ordini ed avvisi … tomo 1
Cette collection (Raccolta) des ordres et avis qui ont été publiés depuis la fin du Gouvernement autrichien est désormais accessible sur internet via google.
J’ai trouvé aux pages 196 et 197 du tome 1 un texte du pris le 29/08/1796 à Milan par le commandant de la Lombardie (le général de division BARAGUEY D’HILLIERS) et
LIBERTE – EGALITE – ARMEE D’ITALIE
Du Quartier général de Milan le 12 fructidor an IV de la République française (NB : soit le 29/08/1796)
Le Général Comandant de la Lombardie
«Considérant que l’ordre du 9 prairial passé (NB : soit le 28/05/1796) relatif au désarmement de la Lombardie n’a pas été suivi rigoureusement comme il devait l’être et comme les circonstances l’exigent,
informé que quelques ennemis de la tranquillité publique ont fondé leurs espérances coupables sur la quantité d’armes qui existe encore auprès des mal intentionnés, et soucieux de prévenir les attentats
qui pourraient perturber la paix et le bon ordre, qui doivent être le gage de la protection de la République française et de l’intérêt qu’elle prend au bonheur du Peule milanais, le Général Commandant, selon les ordres du Général en chef, ordonne ce qui suit :
Article 1
Chaque citoyen domicilié dans l’étendue des Provinces de Lodi, Milano, Pavia, Crémona, Como et Casal Maggiore qui composent la Lombardie, citoyen qui n’est pas compris, ni dans la Garde Nationale reconnue par la République française, ni dans les Archers destinés à la police, ni dans les Employés des Finances (NB : les douanes), portera dans un délai de trois jours, suivant la publication du présent édit, toutes les armes offensives et défensives, ainsi que les munitions de guerre de toute espèce, dont il serait possesseur ou détenteur, au Maire ou au Chancelier résidant dans la Commune ou dans la ville voisine, du lieu de son domicile.
Article 2
Ces commis publics, destinés à les recevoir, remettront aux propriétaires respectifs un reçu, dans lequel seront spécifiés le nombre et la qualité des armes consignées, afin de pouvoir les récupérer, au moyen de la présentation du reçu, quand sera effectivement ordonnée la restitution.
Article 3
Chaque citoyen, en dehors de ceux qui sont exemptés par l’article 1, ou qui n’aura pas avec lui un permis reconnu et postérieur au présent ordre, auprès duquel, après expiration du terme prescrit par le même ordre, on trouvait une arme quelconque ou des munitions de guerre , sous quelque prétexte que ce soit, sera traité comme un conspirateur contre la République française et remis comme tel au Tribunal Militaire pour être puni de la peine de mort.
Article 4
Tout permis de chasse ou de détention d’armes qui a été concédé jusqu’à ce jour, sous quelque prétexte que ce soit, est annulé et révoqué et pour l’avenir il n’en sera pas accordé d’autre, si ce n’est selon la plus rigoureuse exécution de cet ordre.
Article 5
Les Préteurs (Pretori) et les Chanceliers (Cancellieri) des différentes Provinces (Provincie) et Communautés (Comunità) sont désignés responsables de l’exécution de ce décret, et passé le délai de trois jours pour son exécution, rendront un rapport précis, en remettant au Général Commandant une note conforme au modèle joint.
Le General Comandant la Division de Lombardie
BARAGUEY D’HILLIERS